J’ai découvert Bonnie Dobson grâce à la pochette de son disque éponyme. Cet album contient de véritables perles dont Pendant Que, reprise d’une chanson de Gilles Vigneault, un moment magique et exquis.
Du folk à la philosophie !
Bonnie Dobson est une chanteuse de folk canadienne. Elle a commencé sa carrière au début des années 60 à Toronto puis elle est partie aux États Unis. Elle a connu un certain succès, notamment avec le titre Morning Dew, sorti en 1962 puis inclus dans son album de 1969.
Morning Dew est devenu un classique qui a été repris par plus de 70 artistes ! La liste est sur le site de Bonnie Dobson
Je ne vais pas entrer dans les détails à propos de cette chanson, mais un homme indélicat a décidé de s’en approprier les droits. Cela a donné lieu à des procédures judiciaires qui ont donné raison à Bonnie Dobson en 1998.
Elle est partie vivre à Londres en 1969 où elle a recommencé ses études. Elle est devenue administratrice du département de philosophie dans une université de Londres. Quel destin !
Ses premiers albums sont trouvables ici mais sont indisponibles en streaming. Par contre, son album éponyme (1969) puis le suivant Good Morning Rain (1970) ont été ressortis en 2006 et 2007 par le label Rev Ola. J’ai eu la chance de pour voir les acheter car, actuellement, ils semblent difficiles à trouver.
Sa carrière musicale s’est arrêtée avec Good Morning Rain. Ce n’est qu’en 2013 qu’elle sortira un album, Take Me For A Walk In The Morning Dew, qui reprend, dans de nouvelles versions, ses chansons.
Si je devais décrire la voix de Bonnie Dobson, je dirais que c’est un mélange de Joan Baez et Joni Mitchel. C’est à dire, une voix splendide ! Et c’est aussi une compositrice talentueuse avec un sens de la mélodie incroyable.
Fiez-vous aux pochettes !
Étonnamment, c’est grâce au Musée d’Orsay et son exposition de 2009 “Art Nouveau Revival.1900 . 1933 . 1966 . 1974” que je me suis intéressé à la musique de Bonnie Dobson. Ce disque est paru en 1969 et la pochette a été créée par Nick Speke. Elle m’a tout de suite fait penser à cette exposition et donné envie de l’écouter.

Je suis immédiatement tombé sous le charme de cet album, notamment des titres comme le merveilleux et psychédélique Birds of Space avec ses arrangements somptueux ou encore l’inquiétant Winter’s Going.
Tous les arrangements sont splendides, ils sont de Ben McPeek, musicien canadien qui a sorti pas mal de disques au Canada mais qui sont introuvables. J’ai réussi à trouver une page où on peut écouter sa musique. Mais, cela ne donne pas une idée de ses talents d’arrangeur. J’ai aussi lu qu’il avait composé des oeuvres classiques.
Et ce moment magique alors ?
J’étais en train d’écouter l’album pour la première fois et la chanson Pendant Que a commencé. J’ai trouvé cela charmant à cause de l’accent de Bonnie Dobson chantant en Français. Je connaissais la version de Gilles Vigneault et ses paroles poétiques et poignantes. Et bien sûr, j’ai adoré cette introduction au clavecin, j’étais donc toute ouïe. Et puis, à 2:07, j’ai pensé que la chanson se terminait avec un final de cordes.
Mais non, le morceau part sur une autre mélodie avec un mélange de sitar et de cordes et c’est d’une tristesse incroyable. Tristesse d’autant plus grande que cette partie de la chanson est extrêmement courte. C’est vraiment frustrant car on imagine ce que cela aurait pu être si cela avait continué.
Lorsque j’ai découvert ce morceau, c’était encore pendant ma pause repas, quand le bureau était désert. Comme vous pouvez l’imaginer, je m’en suis donné à coeur triste.
Plus de 10 ans après, la magie opère encore.
Je vous laisse découvrir.
Je suis devenu ami, par hasard, avec Bonnie Dobson sur Facebook. C’est une personne tellement adorable, amoureuse de la nature. Je suis jaloux car elle a la chance d’avoir un renard qui vient régulièrement dans son jardin 🙂
J’ai osé lui demander si il y avait une version plus longue de la chanson mais elle ne le sait pas. Cette version est peut-être dans les archives de Ben McPeek mais nous ne le saurons sûrement jamais.
